La naissance d’Olivia

Olivia est née par césarienne.

Juste de l’écrire, c’est déjà quelque chose ! Je ne pensais jamais vivre cela dans ma vie.

Lorsque Maëlle est née, quelques heures à peine après sa naissance, je me suis regardée dans le miroir et j’ai vu que j’avais changé ! Je percevais les choses différemment. Le fait d’avoir vécu cette expérience si unique d’accoucher d’un enfant avait transformé quelque chose en moi. Cela m’avait fait grandir et me donnait un tout nouveau statut, celui de maman. 

Avec la naissance d’Olivia, j’ai ressenti, pour une deuxième fois, ce genre de sentiment particulier. Bon, c’était tout de même un peu moins grandiose ! 😛 Malgré tout, c’était un fort sentiment d’empathie envers les mamans qui ont vécu la même chose. Le partage des différentes expériences des mamans qui m’entourent sur la césarienne m’a grandement aidé à me préparer de mon mieux et en très peu de temps (j’avais seulement que 3 jours avant le grand jour).

Voici donc comment j’ai vécu ce dernier accouchement.

La veille de l’opération, nous sommes allés manger au restaurant pour me changer les idées ! Je me suis régalée et c’est vrai que pendant un moment, j’ai pensé à autre chose. 🙂 Je suis étonnée de voir dans les circonstances, je suis très calme.

Pendant la soirée, la nuit et même au petit matin, je suis toujours très calme. J’ai dormi ! Je n’en reviens tout simplement pas et je me dis que c’est signe que je suis bien avec la décision qu’on a dû prendre très rapidement puis que ça ne peut que m’aider à passer au travers de ce qui s’en vient. La chirurgie me stress, évidemment, beaucoup même, mais je me dis que ça ne sert à rien d’y penser maintenant.

Une fois à l’hôpital, je suis contente et fière de prendre les choses de cette façon, mais j’ai des doutes quant à mes capacités à rester calme lorsque je serai dans la salle d’opération. J’ai l’habitude d’être très anxieuse et de trembler de partout pour des trucs autrement plus « mineurs » comme des traitements chez le dentiste ?!

On nous demande de nous préparer et d’aller attendre à l’extérieur de la salle de chirurgie. Je suis toujours calme ! J’ai quelques épisodes de petites palpitations, mais je gère bien le stress, dans l’ensemble.

Quelques minutes plus tard, c’est le moment d’entrer dans la salle de chirurgie. J’y vais. Je suis toujours calme (Je me demande bien quand mes nerfs vont me lâcher ?). Je connais l’infirmière qui s’occupera de moi et de mon bébé. Ça me met en confiance. L’anesthésiste est là pour me donner la rachidienne. Tout va bien !

Elle m’explique bien ce qu’elle fait et me dit qu’elle touchera seulement mon dos. Puis, elle me dit qu’elle va me geler localement, mais, elle ne mentionne pas qu’elle est passée à la « vraie » piqûre et comme je ne sens (déjà) plus rien dans mon dos, je suis un peu surprise de voir que mes pieds et mes jambes s’engourdissent. (ça m’a fait faire un p’tit saut, franchement !).

On me couche sur le côté rapidement, je suis toujours d’apparence calme. (peut-être pas en regardant le moniteur ?!). Pression de 171 / 76. 

La gynécologue vient près de moi et touche à l’endroit où elle va faire son incision. Je suis un peu étonnée (et paniquée) de constater que ça pince ! On m’avait dit, »tu vas sentir qu’on te touche, mais tu n’auras aucune douleur ». Ce n’est pas douloureux, mais ça pique, là ! :S

On me dit qu’on va attendre un peu. Je n’ose pas trop y penser … Je porte mon attention ailleurs. Laurent n’est toujours pas avec moi. L’infirmière va le voir pour lui dire que ça sera un peu plus long que prévu. Grâce à la table-avion (ça ressemble vraiment à ça), on me penche par en arrière et sur le côté droit ! Mais quelle drôle de position pour un accouchement, décidément !

Finalement, on le fait venir …. ça se passe tout de même assez rapidement. J’entends des coups de ciseaux quelques secondes-minutes plus tard donc je me dis que c’est probablement commencé (et je suis extrêmement soulagée de constater que je ne sens rien, rien, rien. Ouf !).

J’aurais envie (peut-être bien) d’être franchement dégoûtée par ces bruits … Bof, je me dis que ça ne vaut pas la peine d’accorder trop d’importance à ça … Rendue-là, il faut assurément lâcher prise, c’est la meilleure avenue !

Au passage, j’entends un grand « splouch », mes eaux ont été percées et il y a de l’eau partout sur le plancher !

Puis, arrive le moment assez étrange, en effet, où j’entends la gynécologue travailler vraiment fort pour sortir le bébé.  Je l’entends respirer et souffler et mon corps, qui ne m’appartient plus se fait brasser dans tous les sens. Je l’entends qui dit : elle va respirer un bon coup quand le bébé va être sorti ! En effet, l’instant d’après mon corps prend une grande respiration à l’expulsion du bébé. Je ne pouvais pas m’en rendre compte pendant la grossesse, mais mes poumons étaient très comprimés !

Je comprends que le bébé est né. Laurent va prendre quelques photos. Je pense : c’est enfin terminé ! Le champ opératoire est vraiment proche de mon visage et ça me dérange beaucoup ! J’étouffe ! Je suis un brin tannée d’être dans cette position étrange. 

J’entends mon bébé se faire aspirer. Il a beaucoup de sécrétion, on ne pourra pas faire de peau à peau tout de suite. Ça va, rendu-là, on laisse aller …

L’infirmière vient me montrer mon bébé. Tout le monde a eu la consigne de ne pas dévoiler le sexe de bébé. Bien sûr, ce ne sont pas les conditions idéales pour découvrir ce si beau cadeau que la nature nous a fait ! Ça manque un peu de magie, hein ? Je suis tellement penchée par en arrière et sur le côté, j’ai le champ opératoire tellement proche du visage qu’il n’y a aucun espace pour le bébé ! 🙁 Ce n’est pas grave, c’est comme pour le reste, il faut laisser aller ! Je fais donc la connaissance de mon bébé à la façon « césarienne » on me le colle à la joue après que j’ai pu voir son sexe.

Je m’étais déjà dit par le passé que si je devais faire la rencontre de mon bébé de cette façon, je n’y survivrais probablement pas … Eh bien, c’est faux, hein ? J’y ai survécu ! Mieux que je l’imaginais, même …

Papa est parti avec bébé en néonat puis c’était le temps de tout refermer. J’avais une idée assez vague du fait que l’utérus est sorti de l’abdomen lorsqu’il est recousu. Dans les témoignages que j’ai reçus des autres mamans, rien ne pouvait me préparer à cela.

Jusque là, toutes les manoeuvres se passaient comme on me les avait décrites et j’avais l’impression que mon corps supportait bien la chirurgie. Par contre, toute ma zénitude a pris le bord, lorsque la gynécologue a réinséré l’utérus dans mon ventre. J’ai alors été prise d’une nausée subite ! Arrivée tout d’un coup, sans prévenir. Même que je me suis demandé si je n’allais pas perdre connaissance. J’ai entendu la gynécologue dire : «Elle n’a pas apprécié la réinsertion … ».

Dès cet instant, je me suis mise à trembler tellement, que  je n’arrivais plus à parler.

Là, j’avais soudainement très hâte que tout se termine. Plus de papa pour m’accompagner, pas de bébé pour me changer les idées, j’ai agrippé la main de l’infirmière la plus proche. J’avais vraiment besoin d’être réconfortée, à cet instant précis. Bien que le tout était sur le point de se terminer, je suis restée secouée pendant plusieurs minutes par la suite.

Finalement, on m’a apporté en salle de réveil. Quelques minutes plus tard, je pouvais déjà sentir la cicatrice qui picotait et mes genoux qui semblaient vouloir bouger. Je suis restée 2 heures dans cette salle et je dois dire que j’étais drôlement soulagée d’être sortie de la salle de chirurgie. J’avais hâte de voir mon bébé et de revoir Laurent.

On a pu tirer un peu de colostrum pour donner à bébé et Laurent m’a dit que le bébé allait bien et avait été transféré à la pouponnière. Je devais avoir ma chambre dans l’heure qui suivait.

Dans notre chambre, bébé est placé dans un incubateur pour respirer plus aisément (air chaud et humide), mais cela la fait parfois s’étouffer dans ses sécrétions et je me sens plutôt impuissante de ne pas pouvoir me lever pour la prendre.

Le lendemain de la naissance d’Olivia, la gynécologue est passée me voir. J’ai pu lui dire comment j’avais vécu l’expérience, mais, je voulais surtout savoir comment elle avait trouvé que cela s’était passé d’un point de vue médical. Elle m’a dit que ça s’était très bien passé, au-delà de ses espérances, en fait. Je ne sais pas exactement ce qu’elle entendait par cela, mais j’étais tout de même satisfaite de sa réponse ! Si ça s’est bien déroulé pour elle, c’était un indice pour moi que tout allait bien !

Finalement nous aurons notre congé environ 48 heures après la chirurgie ! Nous sommes très heureux de rentrer à la maison.

Cet accouchement, je l’ai vécu plutôt avec ma tête qu’avec mon coeur. D’ailleurs, je laisse en suspens, pour l’instant, les questions plutôt émotives par rapport à la naissance de mon bébé. Le temps fera son oeuvre et mes blessures se penseront d’elles-mêmes, j’imagine. 🙂

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.