L’allaitement prolongé, vous connaissez ?

On parle beaucoup d’allaitement dans les médias sociaux et sur Internet. On dit un tas de choses sur le sujet ; on parle de ses bienfaits, on cite des études qui prouvent ceci ou cela, on le compare à la préparation pour nourrisson, parfois on le critique lorsqu’il est pratiqué en public.

L’allaitement créé aussi des scandales, parfois ; une maman se fait expulser d’une piscine publique à Gatineau parce qu’elle y allaitait son enfant. Même chose pour une maman qui donnait le sein à son bébé dans une boutique de centre d’achats et récemment, j’ai même vu circuler sur  la photo d’une femme australienne qui allaite son enfant de 6 ans. Lorsqu’on ne connaît pas bien l’allaitement, cela peut nous surprendre et peut-être même nous choquer ?

Pourtant, saviez-vous que l’Organisation mondiale de la Santé (OSM) recommande l’allaitement jusqu’à deux ans, voire plus ? De même, saviez-vous que l’allaitement prolongé est la norme dans un très grand nombre de pays dans le monde, et aussi qu’à certains endroits il peut être pratiqué jusqu’à 6 ans, sans que cela n’étonne personne comme c’est le cas en Mongolie ? Saviez-vous que les experts évaluent l’âge du sevrage biologique de l’être humain entre 2 et 7 ans ?

Dans les faits, il est fort possible que vous ne voyiez jamais les mamans qui allaitent des bambins ou des enfants plus grands parce que l’enfant de cet âge boit généralement moins souvent dans la journée et les tétées se font généralement lorsqu’il est à la maison soit aux levers ou aux couchers. Ceci dit, lorsque j’ai parlé de mon allaitement prolongé avec d’autres mamans allaitantes, je me suis rendu compte qu’elles étaient plus nombreuses que je le pensais ! 🙂

La plupart des mamans qui allaitaient longtemps ne pensaient pas le faire au départ. C’est aussi mon cas ! J’ai envie de vous raconter notre histoire d’allaitement pour vous témoigner qu’il peut s’agir d’histoires toutes simples pleines d’amour et de respect, des histoires bien loin de faire la manchette avec des titres extravagants.

Lorsque Maëlle est née, il me paraissait logique de l’allaiter plusieurs mois, selon les recommandations de l’OMS et possiblement jusqu’à deux ans, sans pression de part et d’autre. Finalement, elle n’avait plus d’intérêt pour le sein à 15 mois et cela me convenait tout à fait parce que j’étais déjà enceinte de 5 mois à l’époque et que les tétées pouvaient parfois être inconfortables.

L’expérience a été différente avec Camille. Elle est née avec une malformation cardiaque et l’allaitement nous a permis de nous rapprocher, encore plus, alors que je vivais beaucoup d’inquiétudes face à sa santé. Cela a été une source inestimable de réconfort lorsqu’elle s’est fait opérer. Suite à la chirurgie, elle attendait le sein et refusait le biberon de mon lait. L’allaitement a donc été notre élément de réconfort à toutes les deux. J’avais l’impression qu’elle en avait besoin et cela me comblait de bonheur d’être en mesure de la réconforter de cette façon.

Les mois ont passé et il ne m’est jamais venu à l’idée de mettre fin à l’allaitement. Lors de ma troisième grossesse, ma production de lait a considérablement diminué au point au je n’avais plus de lait du tout. Camille, elle, voulait tout de même téter. Nous avons fini par prendre une pause complète de 3 semaines, car j’avais besoin de prendre un peu de recul et de me centrer sur mon ventre qui devenait de plus en plus rond. Par la suite, j’aurais pensé que Camille ne demanderait plus le sein, mais non, elle était même toujours aussi insistante ! 😛 La pause m’avait fait le plus grand bien et j’étais prête à réessayer. C’est alors que j’ai réalisé que mon corps avait commencé à produire du colostrum en se préparant à la venue du nouveau bébé. Camille était d’ailleurs enchantée de le découvrir.  Ça réaction a été immédiate : Hé, maman, y’a du lait ! Y’a du lait dans tes seins ! <3

Puis Olivia est arrivée par césarienne et Camille buvait toujours du lait. Je pense d’ailleurs que cela a peut-être bien aidé ma montée laiteuse parce qu’elle est arrivée assez tôt et qu’une césarienne peut parfois nuire à la production de lait. J’ai pris soin de préparer Camille en lui disant qu’elle ne serait plus la seule à boire le lait de maman. Depuis, il m’arrive de les allaiter les deux en même temps, en tandem ! Alors, on peut assister à une scène très touchante de Camille qui caresse la tête de sa petite soeur ou, plus récemment, d’Olivia qui , lorsqu’elle remarque que sa soeur boit aussi, lâche le sein et la regarde avec un grand sourire, comme si elle partageait ensemble quelque chose de si précieux.

La plupart du temps, Camille boit seulement le matin et le soir. Je lui impose cet horaire, car j’allaite Olivia à la demande et j’aime bien faire autre chose aussi dans la journée ! 🙂 Par contre, il est clair que pour Camille il s’agit d’un moment de détente, d’amour, de douceur et de réconfort. Je le sais, je le sens, elle en a besoin. Elle le demande elle-même tous les jours, même lorsque ce n’est pas le moment.

Maintenant, je sais que l’allaitement peut nous surprendre et nous apporter beaucoup plus que l’on peut le penser.  Je ne croyais pas me rendre jusqu’à là et pourtant, je souhaite maintenant que Camille puisse décider par elle-même quand elle voudra mettre fin à l’allaitement.

Je vous laisse sur un très beau texte trouvé sur Internet qui date de quelques années, mais qui est tout à fait au goût du jour. 🙂 Un texte pas sensationnaliste du tout qui donne un portait plus réaliste de ces mamans qui allaitent leurs enfants de façon prolongée.

 

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